Le RFC Liège, ou le Sans Stade Fixe du football belge

Nouvelle rubrique (encore une !) qui parlera des clubs liégeois rouges et bleus. Aujourd’hui, on va faire une petite rétrospective de la saga des stades du FC Liège.

Commençons par le début de l’histoire. Depuis sa création en 1892 jusqu’en 1921, le RFCL joua en plusieurs endroits de la ville de Liège actuelle : au Parc de la Boverie (1892-1893), à Sclessin (1893-1896), au Terril du Bois d’Avroy (1896-1897), à Cointe (1897-1915), et enfin à Angleur (1915-1921).

C’est donc en 1921 que le club déménage dans ce qui sera son stade historique : le Stade Vélodrôme de Rocourt, ou Stade Oscar Flesch (le promoteur du stade), ou encore Stade Jules Georges (le président du RFCL de 1970 à 1982). C’est dans ce stade que Liège vivra ses plus grandes heures : deux titres de D1 en 52 et 53, et plusieurs matchs prestigieux en Coupe d’Europe (Juventus, Benfica, le Werder Brême, …).

A la fin de l’année 1994 et pour d’obscures raisons de pylônes défectueux*, le Vélodrôme devient trop dangereux pour accueillir des matchs de foot et le club doit quitter son stade fétiche. La deuxième partie de saison se déroulera entre Sclessin (dans le stade de l’ennemi de toujours : le Standard) et Eupen. Le club n’arrive pas à se sauver et chute pour la première fois depuis 1944 en D2. Pour ne rien gâter, Liège est en proie à d’énormes problèmes financiers et doit fusionner avec le RFC Tilleur, un petit club de la banlieue liégeoise alors en D3. Le club prend le nom de Royal Tilleur Football Club Liégeois (ou RTFCL), déménage au Stade de Buraufosse, et rajoute le blanc à ses couleurs officielles. Cependant, la fusion sera déclarée non-conforme, ce qui permet au club de garder le matricule 4, mais le fait descendre en D3 à l’aube de la saison 95-96.

* Il était surtout plus intéressant de détruire le stade et de construire le complexe Kinepolis à la place que de rénover un stade vieillissant et devenu beaucoup trop grand pour le club.

Le club passera cinq années à Buraufosse et y vivra quelques bons moments, comme la remontée en D2 en 96 et un huitième de finale d’anthologie en Coupe de Belgique contre le RWDM la même année. Cependant, le stade de Tilleur ne sera plus conforme pour les matchs à risques lors de la saison 99-2000 et le club le quittera définitivement la saison suivante pour s’installer au Stade du Pairay à Seraing. Le matricule 4 en profitera pour reprendre son appellation historique de RFC Liégeois et enlever le blanc de ses couleurs officielles.

La période sérésienne correspond à une période sombre du club, et le Stade du Pairay a toujours une mauvaise réputation auprès d’une partie des supporters du club à cause de cela (contrairement à Tilleur qui a plutôt une bonne réputation). Le club connaîtra deux nouvelles rétrogradations : une administrative en 2003, et une sportive la saison suivante. Liège quitte le Pairay à la fin de cette saison pour le terrain de la Rue Gilles Magnée à Ans, Jules Dethier en devient le président, et la mort du RFCL ne semble plus très loin (complètement écrasé sous les dettes).

Après une saison moyenne en Promotion D (l’équivalent de la D4), le club va renaître de ses cendres dans ce quasi terrain vague ansois. Liège remontera en D3 grâce au tour final en 2006, et remettra le couvert la saison dernière pour revenir en D2. « Gilles Magnée » n’étant clairement pas aux normes pour la D2, le club se met encore une fois à la recherche d’un stade provisoire, en attendant la construction de celui d’Alleur, promis par Michel Daerden lors de l’arrivée du matricule 4 en terres ansoises.

Les solutions initiales sont assez nombreuses avec pas moins de six alternatives : Tilleur, Seraing, Visé, Tongres, Verviers et Eupen. Après une saga estivale assez pénible (le stade devant accueillir le club changeant régulièrement), un schéma se dessine : le club passerait les 2-3 premiers mois à Verviers, irait ensuite vers un Tilleur spécialement rénové, avant de prendre possession du futur stade d’Alleur pour la saison 2010-2011. Mais les problèmes n’étant jamais très loin du club, voilà que les travaux à Buraufosse ne se termineraient qu’en avril 2009, laissant le club dans un enième marasme (sans stade aux normes en fin d’année, pas de licence et donc retour en D3). L’unique solution du club semble être Eupen : un bon petit stade, mais très loin de la région liégeoise (plus de 30 kilomètres).

Le futur ? L’avenir du RFCL passe par la construction du stade à Alleur. Sans ce dernier, il est difficile de prévoir ce qu’il pourrait se passer. Quelques possibilités :

  • Le stade à Alleur est construit, ce qui est la meilleure solution aux yeux des supporters
  • Si cette première solution ne se fait pas, le premier « plan de secours » pourrait être de reprendre un stade plus ou moins aux normes, mais au prix d’une probable fusion/absorption avec (au choix) Seraing (quelques travaux), Visé (éclairage), ou Eupen (très loin)
  • Le second « plan de secours » serait de prendre possession du Stade Maurice Dufrasne de Sclessin SI le Standard déménage dans un stade flambant neuf
  • Le dernier de ces « plans de secours », c’est la cohabitation avec un autre club. On en revient donc aux quatre clubs précités, sauf que deux d’entre eux (Seraing et Visé) n’en veulent pas, Eupen est une destination beaucoup trop lointaine, et une cohabitation avec le Standard (peu importe où) serait vue comme une humiliation par beaucoup de supporters
  • Dernier « solution » : ranger ses ambitions au placard, et devoir se contenter au maximum de la D3 pour l’éternité

L’avenir nous dira si le club pourra avoir un vrai « chez lui », s’il perdra (une partie de) son âme pour l’avoir, s’il partagera un toit, ou s’il se « rangera » pour devenir un club anonyme …

Merci à l’article Wikipédia et au site historique pour les informations.

2 thoughts on “Le RFC Liège, ou le Sans Stade Fixe du football belge

  1. Jamais je ne mettrai les pieds au kinépolis.
    J’ai trop de souvenirs à cet endroit.
    Tant de foot j’ai vu jouer Carré, le 1er match de Victor Wégria à Pâques contre des Russes et mon préféré Jean-Marie Letawe mais aussi du cyclisme Rik Van stenberghen , De Paepe (derrière derny) et bien des autres.
    J’ai 72 ans et fou de sports.

    Jacques

  2. Pingback : Anecdotes sur le RFCL | Gradins&Buvettes

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